C’était “100% Coton” !
GAZETTE « Petits reporters »
Un projet soutenu par la Fondation égalité des chances
Jeudi 26 et vendredi 27 mai 2016, 250 élèves des établissements secondaires de Guebwiller ont relevé le défi lancé par Gaëtan Aubry en octobre dernier en proposant une visite participative, artistique et originale des Dominicains, et un retour réussi à l’ère industrielle du XIXe siècle.
Accueillis à la billetterie par un guide qui déroulait pour eux le fil de la visite, les spectateurs n’avaient plus qu’à se laisser porter d’un atelier à l’autre sans être à l’abri d’une petite « explosion théâtrale » surgissant dans le cloître, à l’angle d’un couloir, s’ils n’étaient pas pris, à leur insu, en filature !
Dans la chapelle néo-gothique, vous receviez, en toute intimité, quelques vers poétiques précieusement soufflés à l’oreille du spectateur curieux qui participait sans le savoir au plus petit théâtre du monde…
Au centre audio-visuel, un mapping-tissage proposait la projection, dans une vaisselle rappelant celle des tables d’industriels du XIXe siècle, d’images mêlant rêve et réalité et vous invitant surtout à une réflexion sur le temps tel qu’il est conçu et perçu aujourd’hui mais aussi sur celui, différent, qui filait à l’époque.
Au Chœur inférieur, vous vous laissiez emporter par les rythmes mécaniques du travail des enfants de moins de 8 ans dans l’industrie textile, rythmes donnés à entendre par de jeunes initiés à la percussion et aux visages recouverts de masques blancs uniformes, bien triste signe de l’impersonnalité progressive qui gagne ces enfants broyés par le monstre industriel.
Au Chœur inférieur toujours, les rythmes cessaient, à intervalles réguliers, pour laisser place au silence nécessaire au visionnage d’un guide touristique décalé qui poursuivait la plongée dans le passé industriel du bassin guebwillerois mais avec une petite touche (décalage oblige !) de modernité.
Au Chœur supérieur, vous vous laissiez bercer par un autre rythme, enrichi d’un chant allemand de Charles Kientzl, chorégraphié et modernisé, pour marteler le travail mécanique dans les usines avec la répétition se finissant a cappella d’une même formule.
Direction la Nef pour un patchwork théâtral faisant revivre le travail des enfants dans les usines : « Où vont tous ces enfants dont pas un ne rit ?… » (Melancholia, Victor Hugo), et proposant la devinette d’expressions en rapport avec le fil. Suivait un patchwork chorégraphique pour rendre hommage à l’industrie textile à travers une délicate et poétique performance de tissu aérien et la douce mélodie au piano de l’ouverture de La Laitière de Trianon de Weckerlin avant de tourbillonner dans la Nef des Dominicains pour une valse si le spectateur voulait bien nous accorder une danse.
Au caveau, vous perdiez l’usage de la vue pour ouvrir plus grands vos oreilles et vous laisser aller à une expérience sensorielle inédite… Un casque sur les oreilles, vous écoutiez, en toute intimité, de beaux textes littéraires parlant d’utopies pendant que, dans vos mains, l’on glissait quelques coquillages ou perles froides que vous aviez tout le loisir de palper, et qu’on distillait sous vos narines des essences de cannelle, de lilas ou de jasmin.
Au réfectoire d’été ou café Séraphin, c’est votre dernier sens, le goût, qui était mis à l’honneur puisque l’on vous proposait, à foison, de petites douceurs salées et sucrées… De quoi régaler tous les sens, pour le plus grand plaisir des spectateurs qui quittaient les Dominicains détendus, ressourcés et souriants. Une dernière lecture d’ « Ecrits sur les sens », un dernier regard vers les « créations plastiques » qui ornent et embellissent les murs, un dernier arrêt vers l’une des vidéos reportage qui permettaient une plongée dans les coulisses de ce vaste projet, un dernier mot inscrit sur les cadres restés vides de l’atelier « Souvenirs, rêves et utopies » pour y inscrire son propre rêve, sa propre utopie ou le souvenir que l’on gardera de « 100% coton ».
La Presse en a parlé:
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